19.2.06

Assomption ou Dormition

- Saint Modeste de Jérusalem († 634) : discours sur la Dormition, premier monument de la théologie grecque où soit affirmée explicitement la doctrine de l'assomption corporelle de Marie.

- Saint Germain de Constantinople (634-733) : il enseigne aussi catégoriquement que possible l'assomption de la Vierge en corps et en âme : "Ton corps virginal est entièrement saint, chaste et demeure de Dieu ; de sorte que, de ce fait, il est ensuite exempt de tomber en poussière... participant à la vie parfaite".
Enjeu théologique : le lien entre la virginité de Marie (consécration complète à Dieu) et son assomption est fondamental. De plus, Marie est la première de l'humanité sauvée à vivre de la vie divine. Elle bénéficie déjà de la promesse qui concerne tout homme. Dieu veut que tout homme soit sauvé…

- Saint Jean Damascène (675-749) écrit vers 740 : "Il fallait que celle qui avait conservé sans tache sa virginité dans l'enfantement, conservât son corps sans corruption même après la mort. Il fallait que l'épouse que le Père s'était unie habitât le séjour du ciel. Il fallait que celle qui avait vu son Fils sur la Croix le contemplât encore siégeant avec son Père. Il fallait que la Mère de Dieu possédât tout ce qui appartient à son Fils et qu'elle fût honorée par toute créature comme la Mère de Dieu et sa servante".
Enjeu théologique : il faut noter que tout le texte nous tourne vers le Christ et le mystère de Dieu. Il ne s'agit pas d'un récit imaginaire mais de conclusions tirées presque "logiquement" du récit des évangiles. Marie n'est rien sans Jésus…


La croix éblouit
Et s’évanouit
Dans la perspective
Où la vie s’avive

Le Fils en descend devant son montant,
Sur son bras-portant, la mère s’étend ;
Comme sur l’autel où sa chair repose,
Alors qu’endormie, elle la dépose.

Femmes au chevet, apôtres venus
Par l’annonciation d’anges survenus ;
Dans une nature alors silencieuse,
Où toutes les choses sont dévotieuses.

La vierge a tourné la tête vers lui
Qui étend la main sur elle, et bénit ;
L’enveloppe morte où la vie sommeille,
À son doux regard, son esprit s’éveille.

Serrée de son bras, en forme d’enfant
Elle entend l’appel, dans ses langes blancs ;
Pour entrer aux cieux s’élève son âme,
Pierre et Jean, Thomas sa gloire proclament.

Jésus n’abandonne pas à la mort
La chair de sa chair arrivée au port ;
De sa dormition, Marie se réveille
En une assomption où tous s’émerveillent.